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Nastasja Duthois tisse sa toile à la manière d’une araignée dans un but précis : attirer une proie, donc, attirer le regard du spectateur.La densité de ses fils révèle une diversité de dessins où se mêlent silhouettes, personnages, animaux, paysages et portraits.

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La technique n’est pas nouvelle : l'invention de l’aiguille à chas remonte à vingt mille ans environ et a sauvé des milliers d’hommes dans leur lutte contre les intempéries. L’artiste la détourne de son utilisation primitive. En bonne araignée bâtisseuse, elle invente aussi toutes les subtilités de sa broderie.Tout cela au gré d’une fantaisie apparente. C’est du moins ce que nous pouvons penser de prime abord. Puis, quand nous commençons à suivre le cheminement de ces connexions, les liens entre les personnages, nous sommes bien obligés de convenir que nous sommes face à un véritable tableau dont un magicien tirerait les fils.

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Ces fils qui se croisent, s’entrecroisent, parcourent des kilomètres, nous faisant oublier les heures passées à tisser la toile. Nastasja, tout comme Pénélope, connaît le temps qu’elle consacre à broder mais elle ne mesure pas encore cette autre réalité du temps, celle dont parle Voltaire quand il émet ce conseil de prudence « Il n’y a que le temps qui puisse fixer le prix de chaque chose ; le public commence toujours par être ébloui ».

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Cette jeune artiste a plusieurs cordes à son Art et tient à les exprimer dans leur totalité avec une force de caractère qu’un critique littéraire et artistique comme André Suarez définissait comme étant « la passion d’être soi à tout prix ». C’est, pour elle, affirmer sa volonté d’être tout à la fois, peintre, photographe et portraitiste d’un monde dont la vie ne tient qu’à un fil si j’en juge par ce que je connais d’elle : essentiellement, d’ailleurs, son œuvre dans laquelle elle exprime son imaginaire tout en voulant « Être soi à tout prix. »

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Daniel Yonnet, critique littéraire et artistique.

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